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Je rédige cette histoire,

Au pur hasard d’un soir,

Cette histoire, c’est la mienne,

C’est l’histoire d’une vieille.

J’écris en ces mémoires

Toutes mes joies et mes peines

Ce n’est pas juste mon histoire

Ce sont les mémoires

Les mémoires d’une vieille.

 

Je vous ouvre ses portes

Puisqu’en quelque sorte

Personne ne l’ouvrira plus,

Elle sera condamnée.

Je les ouvre ces portes,

Car, de toutes les sortes,

Ces portes seront celles,

Celles de mes cadets.

 

Les années vont et viennent,

Les miennes s’évanouissent

Et ces corps qui frémissent,

Ce seront les vôtres plus tard.

Ces années qui arrivent

Me prennent à la dérive,

Dans ce brouillard flou,

Je m’enliserai bout à bout.

 

Et vous, mes chers cadets,

Vous veillerez à mon chevet

Et vous vous souviendrez

De ces chants éveillés

Qu’étaient des ritournelles

Qu’on faisait à chaque fête,

Toujours le cœur gai,

Toujours l’cœur à la fête.

 

Tous ces joyeux souvenirs

Qu’on avait tous ensemble,

J’en ai les mains qui tremblent

A périr près de vous ;

Ces mémoires d’une vieille,

C’est moi qui vous les offre,

Elles se trouvent dans ce coffre

Et n’attendent que vous.

 

Je rédige cette histoire,

Au pur hasard d’un soir,

Cette histoire, c’est la mienne,

C’est l’histoire d’une vieille.

J’écris en ces mémoires

Toutes mes joies et mes peines

Ce n’est pas juste mon histoire

Ce sont les mémoires

Les mémoires d’une vieille.